lundi 14 novembre 2011

17 jours pour comprendre, par Babette

Que cherche-t-on quand on vient au Népal ?

L’air pur puisque dans notre imaginaire Népal est synonyme de montagnes mais pour cela il faut prendre de bonnes chaussures, un bâton, suer à grosses gouttes et  grimper ;  ce n’était pas notre intension et nous n’avons  trouvé que l’air pollué de la vallée de Katmandou au-delà de ce qu’on pouvait imaginer.

Les « vieilles » pierres ; alors là pas de problème, les Durban Square des trois villes royales nous ont enchantés……mais d’autres vieilles –ou moins vieilles - pierres nous attendaient, celles dans lesquelles on bute sur les trottoirs, quand ils existent ou celles  qui bouchent les trous de la chaussée.

La chaîne de l’Himalaya  et ses sommets enneigés évidemment……Et bien  cette année, c’était plutôt en juillet  - période de mousson – qu’en octobre –période normalement claire – qu’il fallait venir  pour les voir. Leur apparition en avion  ou pendant quelques minutes à Pokhara relèvent du mirage !!

La  jungle et ses fameux tigres……et bien surprise, ce n’est pas au milieu de la forêt que nous les avons trouvés, quelques photos en témoignent.





Le dépouillement tel que l’a enseigné l’hindouiste Gandhi ou la méditation avec des moines bouddhistes…… ; il faudra chercher un petit peu car en premier lieu, ce qui saute aux yeux, oreilles et nez ce sont dévotions,  cierges, encens, offrandes et sacrifices pour l’hindouisme , dorures, couleurs vives pour le bouddhisme  . Histoire de nous compliquer la vie et de nous perdre totalement dans l’entrelacs des dieux et déesses, les népalais mélangent un peu les deux . 

Nous,  nous ne cherchions pas tout ça : nous voulions juste connaître le pays qui avait conquis le coeur de notre Eliette.
…..c’est donc peu à peu, au fil des rencontres et des visites que nous avons un peu mieux compris.

Car au début, franchement c’est un vrai choc : chaos dans la circulation, rues défoncées, immeubles en construction ou en attente…la pauvreté saute aux yeux.
Et quel bruit !!!  motos, taxis, bus, voitures  relayant sans cesse un « tutut » retentissant.
Par la suite, lors de longs voyages (en temps plus qu’en kms) en bus ou taxi nous constaterons l’utilité du klaxon : il permet de prévenir, bus, camions, voitures, motos , vélos, rikshaw, tracteurs que nous aussi on veut la place et d’indiquer aux poules, chiens, chèvres, êtres humains et bien sûr aux vaches qu’il est temps de s’écarter.  Rien de vraiment agressif dans l’attitude des conducteurs.

La pauvreté est présente partout, en ville comme à la campagne mais il semble que la majorité des népalais mangent à leur faim. En tout cas leur plat principal, le Dhal Bat, à base de riz et soupe de lentilles est très équilibré et délicieux. Il y a de la  mendicité mais jamais de harcèlement.

La nature népalaise est plutôt cool : au volant, comme  dans la vie quotidienne, tout le monde va  à la même allure, c’est à dire pas trop vite mais sans s’arrêter. Ici on apprend la patience car c’est « népali time » comme dit Eliette.  Et puis ce qui séduit très rapidement, c’est la gentillesse des népalais et surtout leur sourire et leur gaîté. Rien ne semble jamais être un problème.
Où que l’on soit, en pleine campagne ou chez un commerçant en centre ville, un simple « Namasté » (bonjour), en joignant les mains devant la poitrine, entraîne un beau sourire, un vrai qui vient du fond du cœur. Je ne parle pas des petits à qui les grandes sœurs apprennent à faire ce geste……là on craque totalement.

Ce qui marque aussi, c’est l’élégance des femmes, quelles soient en sari ou portant d’autres habits traditionnels ; c’est aussi  la  netteté des uniformes des écoliers ou lycéens qui semblent le porter fièrement. Ca parait une gageure quant on voit les conditions d’habitation de beaucoup de népalais.

Après 17 jours de découverte, je commence à comprendre pourquoi Eliette est là-bas et ce qu’elle y cherche. En tout cas ce fut un vrai bonheur de partager tous ces moments avec nos deux derniers, chacun avec leurs particularités………Namasté !

vendredi 11 novembre 2011

Si proche et si lointain, par Jean-Luc

La présence d’Eliette sur place nous a permis de sortir quelques jours hors des circuits touristiques habituels du Népal (les temples de la vallée de Katmandhu, les treks au départ de Pokhara…) 



J’ai ressenti lors cette incursion la sensation étrange d’avoir acquis subitement le don de voyager dans le temps. Nous nous somme retrouvés plongés dans la société rurale d’il y a une centaine d’années en Europe. Ici, les chars à bœufs (pardon à buffles) n’existent pas uniquement pour accueillir les touristes que nous étions mais restent un outil de travail quotidien. La cellule familiale élargie vivant sous un même toit  chez les Tharu me renvoyait aux premières images du film « 1900 » de Bertolucci- revu le mois dernier lors du Festival Lumière - lequel a été tourné en Emilie (Italie du Nord). Les scènes de moisson sont identiques à ce que nous avons vu pendant dix jours, et dans les deux cas se déroulent dans des zones fortes productrices de riz.

Nous avons traversé de plates vallées dans la région de Bardia ou bien des montagnes escarpées entre Tansen et Pohkara, mais partout on s’activait à couper le riz à la main, à monter des meules, à préparer les aires de séchage des grains. Une majorité des ouvriers m’a semblé être des ouvrières…


Longues journées synchronisées avec le lever du soleil, rythme lent  (selon nos critères d’hommes pressés du XXIè) mais en fait soutenu dans la durée, entraide  et troc au sein du village , enfants faisant des kilomètres à pied pour aller à l’école, chant collectif et tradition orale, je m’imaginais fort bien la vie de nos arrières grands-parents, pas très différente de celle que nous avons côtoyée durant cette traversée faite au rythme des bus locaux.

Les bourgades sont des lieux d’échange, de commerce, d’artisanat, d’administration où convergent les ruraux des alentours. On vit au maximum en autarcie. On revient au village pour les fêtes traditionnelles, quand on a du « s’exiler » pour trouver du travail dans une grande ville ou suivre des études plus poussées pour les plus chanceux.

En revanche, la comparaison s’arrête avec le fait qu’un certain nombre de népalais  utilisent des téléphones portables, regardent la télé, et à leur tour, font un saut temporel inverse du notre. Grâce à ces outils technologiques, sorte de pont reliant des sociétés décalées dans leur développement, certains ont un accès direct aux derniers gadgets de notre société occidentale. Un seul exemple parmi d‘autres, le garçon d’une dizaine d’années, fils du collègue d‘Eliette, discutant avec Rémi des derniers jeux vidéos disponibles sur internet...

Nos deux sociétés sont capables de se côtoyer parce que l’avion nous a amené ici en moins de temps qu’il faut pour traverser en bus le Népal dans sa longueur ! Le bus est le seul moyen de transport collectif dans ce pays sans infrastructures ferroviaires ou routières. La vitesse moyenne dépasse à peine celle de la diligence, et le luxe est de posséder une petite moto. La voiture, fortement taxée à l’importation n’est visible que dans les centres urbains. L’état des routes est à mes yeux l’un des obstacles majeurs dans ce pays au relief tourmenté pour sortir de l’ornière du sous-développement.

Une autre similitude qui m’a interpellée est la pratique assidue d’une religion très ritualisée et quotidienne. L’hindouisme nous a paru excessif dans le domaine, mais à bien y regarder la religiosité rémanente de certains pays catholiques de Europe du sud n’est-elle pas une survivance de pratiques plus généralisées en Europe il n’y a pas si longtemps ? Y-a-t-il une si grande différence entre les bougies devant les ex-voto d’une église napolitaine et les bougies déposées devant la déesse Shiva ou l’une de ses réincarnations?  On n’efface pas deux mille ans de pratique religieuse si facilement. Une ferveur certaine, mélangée de fatalisme,  guide ici les croyants et les inscrits dans le paysage social et leur fournit un cadre rassurant et protecteur. Les pratiques religieuses se mélangent et cohabitent ensemble, dans une surprenante tolérance, contraire à l’image que nous en avions au travers la partition de l’Inde et du Pakistan.

Les népalais - dénomination restrictive car la population comporte différentes ethnies encore bien marquées et seulement mélangées à la marge- nous  sont apparus flegmatiques, contents de vivre et souriants. Nous avons vu peu d’enfants pleurer. Je n’ai pas entendu une seule personne se plaindre devant nous du mauvais temps, du niveau des salaires, de la mondialisation, des banquiers pourris,  des trains- pardon des bus- qui ne sont pas à l’heure et que sais-je encore… Ils ont le temps devant eux, voire l’éternité.

Ne soyons pas naïfs, tout n’est pas rose, après qu’une monarchie ait refermé le pays sur lui-même pendant un siècle,  la guérilla maoïste a récemment empoisonné la vie du pays pendant dix ans. Cette dernière reflétait maladroitement une réelle défiance envers les politiciens du pouvoir central, de leurs petits arrangements entre amis et un ras le bol de la corruption latente. Tiens, tiens, une autre ressemblance avec ce qui se passe actuellement « chez nous »?

La pratique des langues étrangères serait en revanche à classer dans la colonne des différences. Jamais colonisé, mais proche de l’Inde, l’anglais est appris dès la maternelle dans toutes les écoles privées, et en primaire dans le public. Les enfants que nous avons rencontrés possédaient un niveau à l’oral supérieur à celui que nous avons en France… No comment.


Katmandhu reste un nom qui fait rêver, le Népal possède des paysages montagneux de rêve, maintenant en fait, je vais rêver de la gentillesse des népalais rencontrés cet automne. 

jeudi 10 novembre 2011

Katmandu vu de Paris, en mille et un détails, par Rémi

J’avais beau savoir que je serai dépaysé, je ne m’attendais pas à ça. Difficile de résumer en une phrase une telle surprise. C’est une multitude de détails qui finit par composer une mosaïque complètement inédite. Des détails comme…

Des gens qui prient tout le temps, partout, pour tout.

Un cinéma ultra moderne, salle 3D incluse. Une salle 8D (odeurs, bulles, lumière stroboscopique, éclairs, fumée, éclaboussements, vent, guilis sous le pieds – oui, oui) existe aussi, je ne l’ai pas testé.

Les téléphones sont équipés d’une véritable lampe-torche. Pratique pour éviter les entorses quand on se balade la nuit en ville, et que, ça arrive parfois, la route est parsemée de trous et l’éclairage public est défaillant.

Beaucoup d’hindouisme. Beaucoup de bouddhisme. Et beaucoup de cohabitation entre les deux. D’ailleurs, au début, on confond les deux. Après, on comprend la différence. Et encore après, on se rend compte qu’on confond encore un peu les deux, parce qu’ils s’influencent mutuellement.

Des couleurs vives à profusion, sur les maisons, dans les maisons, sur les vêtements, dans les plats, sur les marchés.

Pour dire « bonjour », on dit « namaste ». Si on le fait en joignant les paumes (comme pour prier) et en inclinant la tête en avant, c’est plus poli. 

La cérémonie de baitika, pendant laquelle les sœurs bénissent leurs frères. Ca tombe bien, c’était pile pendant mon séjour au Népal. L’année qui vient s’entame sous de jolis auspices, ma sœur a fait fuir les démons, m’a dessiné un arc-en-ciel sur le front et m’a passé un collier de fleurs autour du cou. Bon, moi, c’était facile, j’étais déjà avec ma sœur le jour-dit mais, quand ce n’est pas le cas, les frères et sœurs traversent tout le pays pour se rejoindre. Croyez-moi, le pays est rempli de sourires ce jour-là.

Les hommes sont très tactiles entre eux. Voir deux hommes qui se promènent main dans la main n’a pas la même signification que chez nous.

Pour dire « merci », on dit « daniebat ». Enfin, on peut dire ça, mais personne n’utilise ce mot. Visiblement, c’est plutôt le choix de mots qui permet de faire preuve de gratitude. Mon niveau en népalais m’empêche de vous donner un exemple.

Le décalage horaire est de 4h45 avec la France, 15 minutes de différence avec l’Inde. Histoire d’oublier la main mise qu’exerce ce géant voisin sur le Népal ?

Il y a énormément de bruits de klaxons dans les  rues. Comment décrire ça en mots ? C’est comme si le klaxon permettait d’exprimer la pensée des conducteurs. Voici un petit lexique :
« Je veux passer » = un coup de klaxon. « Pourquoi tu fais demi-tour au milieu d’une voie à sens unique ? » = un coup de klaxon. « Je suis en train de te dépasser alors que tu es en train de dépasser une autre voiture » = un coup de klaxon. « Cher piéton, tu marches au milieu de l’autoroute et je vais t’écraser dans 3 secondes » = un coup de klaxon.

Comme n’importe où, le logo de Coca-Cola est présent sur tous les édifices créés par l’homme.

En bas d’un poteau électrique, un bouton On/Off qui pendouillait. Je n’ai pas osé vérifier s’il fonctionnait. Je n’y connais rien en réseaux électriques, donc j’ai du mal à savoir si ceux du Népal sont très complexes, ou très  fragiles.

Je n’ai pas retenu le nom de chaque divinité hindouiste. Il faut dire qu’il y en a plus de trente... Euh, trente mille… Euh, trente millions. Voilà, il y en a plus de trente millions. Moi, j’ai retenu les trois principales. Brahma, le créateur ; Vishnu, l’ordonnateur ; Shiva, le destructeur – car on ne construit rien tant qu’on n’a pas détruit. (Je vous laisse réfléchir là-dessus.)

Les conducteurs  de mobylettes ont toujours un casque. Leur(s) passager(s) jamais.

Une colline en haut de laquelle plusieurs groupes de jeunes font la fête, au son des derniers tubes de chanteurs locaux. Je n’ai reconnu que Jennifer Lopez, Usher et Lil’Jon.

Physiquement, c’est impossible de définir le faciès type d’un Népalais. Certains ressemblent à des Indiens, d’autres à des Chinois, d’autres à des Thaïlandais, d’autres à des Mongols, etc. Ce petit pays serait le creuset de l’Asie ?

On croise en permanence des croix gammées et des étoiles juives. Réminiscences de guerre ? Pas vraiment, ce sont simplement des symboles de chance (pour les premières) et de l’éducation (pour les secondes).

Les Népalais sont gentils et serviables. Si vous leur demandez votre chemin, ils vous indiqueront une direction. Même s’ils ne connaissent pas l’endroit où vous voulez aller.

Il n’y a pas de serrures aux portes, que des cadenas.

Dans mes préjugés, un monastère tibétain était d’une sobriété extrême, l’épure à l’état pur. Et bien pas du tout : à l’extérieur et à l’intérieur, c’est une avalanche de formes et de couleurs que l’on découvre. Mais tout disparait quand une cérémonie commence, tant l’effet hypnotique des tambours, cymbales, cornes et mantras fonctionne. 

C’est rigolo  de voir à quel point des jeunes moines bouddhistes peuvent être exactement aussi dissipés que de jeunes écoliers français. La difficulté de rester concentré semble universelle…

(Re)découvrir en famille

Après 7 mois, les yeux de la découverte sommeillent un peu. Même si je ne me lasse pas de ce pays autant magique que chaotique, la surprise n'est plus tous les jours au rendez-vous. Ces détails qui font la différence avec la France et d'autres pays si proprets font aujourd'hui partie du quotidien. Il était donc agréable de pouvoir accueillir mes parents, Babette et Jean-Luc, et l'un de mes fréres, Rémi pour qu'ils découvrent à leur tour ce qui ne se raconte ni ne se décrit jamais facilement, ce pays si cher à mon coeur. Et cette fois-ci - que c'est étrange! - c'était moi le guide! 
Quel plaisir de pouvoir (re)découvrir en famille! Et c'est donc à cette occasion que je leur laisse à chacun la parole sur ce blog pour partager leur regard sur le Népal.

... et je rectifie ce que j'ai dit sur la difficulté à être encore surprise après tout ce temps. La cérémonie de sacrifices d'animaux (pigeons, coqs, chèvres et buffles) sur laquelle nous sommes tombés par le plus grand des hasards au temple de Devi près de Tansen fut presque irréelle. Il est tout à fait possible d'assister à ce genre de cérémonie à Katmandou mais à distance, avec des milliers d'autres spectateurs. Là, il s'agissait de festivités en petit comité, à peine une cinquantaine de personnes, et surtout... nous étions à un mètre de recevoir du sang sur nos vêtements! Dingue, complètement dingue!




vendredi 14 octobre 2011

Langtang valley

Pour les photos à découvrir au fil du texte, voici mon album ainsi que quelques clichés dérobés à Cristina.


Samedi 1er Octobre
Réveil 5h. Direction By Pass, Katmandou pour aller a la rencontre de notre guide, Madan, et de notre porteur, Narayan, et prendre un bus pour lequel nous n'avons pas encore de billets et qui s'annonce d'hors et déjà blindé en raison des départs pour Dashain (Pendant 10/15 jours, Katmandou se vide de sa population qui part a travers tout le pays se retrouver en famille pour fêter la victoire de la déesse Durga sur les démons)!! Mais nous ne sommes pas inquiètes: il y a toujours des solutions à tout dans ce pays... peut-être parce qu'il y a toujours des soucis! Et nous avons raison, notre petite étoile veille et a 7h nous voila 'bien' installées et en route pour le Langtang.
Cette région au nord de Katmandou borde le Tibet et est d'ailleurs une région a forte dominante bouddhiste (la communauté des Tamang). Shyaphru Besi, notre destination du jour se situe a une centaine de km a peine de Katmandou.... il faut pourtant près de 8/9h de bus local pour y arriver… ce que nous ne ferons jamais… glissement de terrain sur la route, les bus ne passent pas. Notre trek commence un jour à l’avance, il nous faut finir le chemin à pied pour au moins rejoindre Dunche, le chef-lieu du district… 1000 peut-être 2000 habitants !
Les péripéties de la première journée nous auront mis dans le bain, nous avons pu commencer à savourer les paysages qui ne feront qu’évoluer durant ces 7 jours de marche.

Dimanche 2 Octobre.
7h30. Coup de sifflet du départ… ah non mince ! Mes chaussures de marche (que j’ai dû utiliser 3 fois tout au plus dans ma vie) ont été rongées par les mites, les semelles ne tiennent plus à grand-chose. Pas grave, nous en trouvons rapidement d’autres et nous voilà sur la route. Destination du jour Tullo Shyaphru, village charmant en bordure de crête. 5h de marche.
Ah, j’oubliais aussi : vers 9h, nous passons un village le long de la route où nous nous arrêtons pour découvrir la fabrication du roxi, alcool classique du pays à base de riz. Allez hop, un verre matinal dans le gosier et me voilà réchauffée pour entamer la montée.

Lundi 3 Octobre
Hier n’était qu’un entraînement, ce lundi s’annonce un peu plus ardu et pentu ! Note pour ceux qui ne le savent pas : je ne suis pas la plus grande sportive du monde et surtout je détestais faire des randos étant plus jeune. Ce trek est donc un petit challenge personnel et une découverte… Nous devons atteindre Lama Hotel ; il ne s’agit que d’un lieu dit de quelques lodges. Les 5h de marche pour les rejoindre se font principalement dans la forêt et en longeant une rivière assourdissante où se déversent les innombrables cascades et cours d’eau qui viennent des sommets.
Seul jour où nous nous ferons rattraper par la pluie… et dernier jour de mousson ! Enfin ! Elle n’avait semblé jamais s’arrêter cette année. Arrivées tôt, nous nous réchauffons tant que nous pouvons autour du poêle du dinning room et observons les autres trekkeurs qui passent ou arrivent bien plus dégoulinants que nous.
Observation du jour : une dizaine de nationalités dans une même pièce, une langue commune, l’anglais, et un passe-temps commun (universel ?) : les cartes ! 


Mardi 4 Octobre
Nous allons dépassé les 3000m d’altitude aujourd’hui pour atteindre le charmant village Langtang. Après les premières heures encore protégées sous les arbres, nous atteignons une vallée dégagée… ressemblant un peu aux Pyrénées au dire de Cristina (c’est pas moi qui pourrait dire). Check Point, le Langtang est espace naturel protégé comme beaucoup d’autres régions au Népal et les trekkeurs doivent s’affranchir d’un permis pour y accéder.
Nous commencons à sentir l’altitude ; malgré le soleil qui nous accompagne, le vent qui s’engouffre dans la vallée est glacial. Une polaire, une écharpe et nous voilà parée pour aller parcourir ce petit village typique de la région où tout les maisons sont faites de pierres. Pour nous réchauffer, nous allons boire un thé au citron chez l’un des habitants/lodgeurs qui nous invite cordialement bien qu’à la recherche –toujours- de sponsor pour ces enfants. Il a 7 enfants (5 filles, 2 garçons) et 4 sponsors qui leur payent les études. Ils habitent tous ensemble  à Katmandou, loin de leurs parents.
En tout cas, Cristina & moi faisons la paire. Entre son énergie communicative et sa curiosité et mon népalais basique que je parviens à baragouiner tant bien que mal, les échanges avec les népalais, les guides compris, sont nombreux et joviaux. 


Mercredi 5 Octobre
Kyangin Gumba, 3800m, dernier village de la vallée se situe à 3h de marche. Hors de question de s’en tenir à cela (surtout que les imprévus du 1er jour nous ont faire perdre du temps) : notre chia avalée (ou thé au lait, boisson nationale), nous demandons à ce que nos chapatis soient emballés pour pouvoir les déguster plus en hauteur. Nous atteignons 2h plus tard un point de vue juste au-dessus du village à près de 4500m. La magie commence à faire son œuvre et le pic du Langtang (plus de 7000m) n’est pas encore complètement couvert.
Les pentes commencent à être rudes pour mes (grandes) jambes et le souffle commence à manquer mais les vues qui s’offrent à nous nous font tout oublier. Vivement demain ! 


Jeudi 6 Octobre
C’est le grand challenge : Tserko Ri, 4984m, plus haut que le Mont-Blanc. Il n’est pas encore 7h que nous sommes déjà sur le départ avec les premiers rayons du soleil. L’air frais est tonique et les yacks, seuls animaux présents à cette altitude, nous regardent lascivement entamer cette ascension.
4h de montée qui ne furent pas sans peine croyez le bien. Il y a bien une heure où je ne pouvais plus lever mes jambes - un manque d’énergie dû en partie à l’altitude – et où le sommet me semblait inatteignable mais par le soutien de Cristina et la patience de Madan, , nous y arrivons. Les derniers mètres se font même avec un plaisir enfantin dans un peu de neige.
Sacre bleu, quelle galère mais quel bonheur !! 360° de vue, de sommets enneigés & de glaciers. Le soleil illumine cette carte postale et le vent vient faire flotter ces drapeaux bouddhistes qui colorent toujours les décors népalais. On l’a fait ! Je l’ai fait ! Je crois que je n’ai jamais été aussi fière de moi !

Vendredi 7 et samedi 8 octobre
Marche arrière : nous devons rentrer – à contre cœur – à Dunche. Nous faisons en 2 jours ce que nous avons fait en 3 jours ½ de montée. Près de 8h de marche par jour, l’altitude nous a donné des ailes je crois. En tout cas les cœurs sont légers et les esprits satisfaits et nous partageons roxi et bière avec Madan et Narayan pour célébrer cette belle semaine.

Dimanche 9 octobre
Il est l’heure de rentrer à Katmandou. Joie et tristesse je crois. Cet air pur et ce dépaysement va nous manquer mais après 9h de bus (dont près d’1h simplement pour faire les 500m pour sortir de Dunche le matin), avec sacs et petites filles (magnifiques, j’en kidnaperais bien une) sur les genoux, dont une malade, nous sommes contentes d’arriver. Pollution et bruit nous accueillent mais nous avons le cœur et les yeux remplis.
C’est promis, je referais même simplement en France ; il y a tellement de jolies randonnées qui m’attendent.

mardi 11 octobre 2011

Teaser: Langtang Trek

A l'occasion du festival de Dasain - les plus importantes célébrations au Népal qui s'étalent sur près de 2 semaines -, le bureau était fermé toute la semaine dernière afin de permettre à tous nos collègues népalais de partir retrouver leur famille... et d'offrir dès lors une belle semaine de vacances aux deux français de l'équipe. 

J'en ai donc profité pour partir pour la première fois (!) pour un trek en compagnie de Cristina,une amie espagnole (et un peu française quand même aussi) rencontrée lors d'une formation à Katmandou. Direction : la vallée du Langtang, troisième destination des annuels trekkeurs himalayens après l'Everest Base Camp et les circuits des Annapurnas.

En résumé : que du bonheur et un petit exploit physique personnel! Plus d'infos & de photos très vite.




lundi 22 août 2011

De retour... et peut-être de retour

Le Népal m'a emporté. J'ai disparu un peu dans ces contrées. Pour de bonnes raisons à vrai dire: profiter. Continuer de vivre et découvrir ce pays avec d'autres personnes dont Isa & Marianne qui sont venues s'émerveiller pendant 3 semaines de ce pays sur le toit du monde. 



Voici deux albums qui datent de leur séjour: 
- Pokhara - 2ème ville du pays, camp de base des treks des Annapurnas - qui surpomblent magnifiquement la ville - et largement apprécié pour son lac, le Phewa Tal. (certaines photos sont les leurs & non les miennes, principalement celles où je/nous sommes dessus)
- Balade à Pachmane :Marianne & Isa sont venus un dimanche dans le village où j'avais été bénévole deux ans auparavant et nous avons passé un peu de temps notamment avec les enfants de l'école où j'étais avant de redescendre vers Katmandou en s'émerveillant du vert électrique des rizières.

Pour voir si certains s'obstinent de temps en temps à voir si j'ai posté quelque message malgré mon silence pendant un mois, voici une petite nouvelle. Rien n'est fait, verdict dans 2/3 jours normalement mais je vais peut-être devoir faire une escapade française imprévue... et si c'est le cas dans une semaine or so j'aurais les pieds en métropole! Ce n'était pas vraiment au programme mais les joies de l'administration népalo-kafkaienne ont pour l'instant eu raison de nous & de l'acharnement de notre admin adoré Rajendra qui se démène depuis des mois. Mon visa touriste expire dans quelques jours & je n'ai toujours pas de visa business. Donc passage forcé par Paris très certainement... pour une durée inconnue. Pour être honnête, je n'ai aucune envie de quitter ce pays que j'aime tant mais il n'est jamais déplaisant de pouvoir aller rapidement embrasser ceux qu'on aime tendrement.

lundi 25 juillet 2011

I got baptized

 

Bon c'était seulement un baptême de l'air mais c'est déjà ça! Quelques jours d'escapades à Pokhara pour ces premières vacances (plus d'info & de photos très vite) ont été l'occasion d'une grande première pour moi... voler! Alors que tout le monde nous annonçait Pokhara comme l'une des villes les plus pluvieuses pour la mousson, nous avons été vernies d'un temps magnifique tout du long. Et voir ces petits oiseaux de voile m'a fait saliver, alors ni une ni deux j'ai décidé de me lancer. Dans tout ça, le grand plaisir fut que Marianne se décide sans vraiment se poser de question à m'accompagner... pour fêter dignement ces 50 ans! Nous avons peut-être été peu chanceuses sur les vents et ce premier envol a été court mais quelles sensations & quelle vue! Expérience qui sera à renouveler à l'automne pour assurer la vue sur les Annapurnas & un long long long très long vol.

Marianne & moi, entourées de nos deux pilotes: Shankar & Baloo!
On remarquera le "petit" lac de Pokhara sur la gauche... le Phewa Tal. Bah oui ne gâchons rien à la vue!
Une douce pensée à mon grand-père qui avait également fait son baptême de parapente pour célébrer son anniversaire de la même façon... à 75 ans!