jeudi 10 novembre 2011

Katmandu vu de Paris, en mille et un détails, par Rémi

J’avais beau savoir que je serai dépaysé, je ne m’attendais pas à ça. Difficile de résumer en une phrase une telle surprise. C’est une multitude de détails qui finit par composer une mosaïque complètement inédite. Des détails comme…

Des gens qui prient tout le temps, partout, pour tout.

Un cinéma ultra moderne, salle 3D incluse. Une salle 8D (odeurs, bulles, lumière stroboscopique, éclairs, fumée, éclaboussements, vent, guilis sous le pieds – oui, oui) existe aussi, je ne l’ai pas testé.

Les téléphones sont équipés d’une véritable lampe-torche. Pratique pour éviter les entorses quand on se balade la nuit en ville, et que, ça arrive parfois, la route est parsemée de trous et l’éclairage public est défaillant.

Beaucoup d’hindouisme. Beaucoup de bouddhisme. Et beaucoup de cohabitation entre les deux. D’ailleurs, au début, on confond les deux. Après, on comprend la différence. Et encore après, on se rend compte qu’on confond encore un peu les deux, parce qu’ils s’influencent mutuellement.

Des couleurs vives à profusion, sur les maisons, dans les maisons, sur les vêtements, dans les plats, sur les marchés.

Pour dire « bonjour », on dit « namaste ». Si on le fait en joignant les paumes (comme pour prier) et en inclinant la tête en avant, c’est plus poli. 

La cérémonie de baitika, pendant laquelle les sœurs bénissent leurs frères. Ca tombe bien, c’était pile pendant mon séjour au Népal. L’année qui vient s’entame sous de jolis auspices, ma sœur a fait fuir les démons, m’a dessiné un arc-en-ciel sur le front et m’a passé un collier de fleurs autour du cou. Bon, moi, c’était facile, j’étais déjà avec ma sœur le jour-dit mais, quand ce n’est pas le cas, les frères et sœurs traversent tout le pays pour se rejoindre. Croyez-moi, le pays est rempli de sourires ce jour-là.

Les hommes sont très tactiles entre eux. Voir deux hommes qui se promènent main dans la main n’a pas la même signification que chez nous.

Pour dire « merci », on dit « daniebat ». Enfin, on peut dire ça, mais personne n’utilise ce mot. Visiblement, c’est plutôt le choix de mots qui permet de faire preuve de gratitude. Mon niveau en népalais m’empêche de vous donner un exemple.

Le décalage horaire est de 4h45 avec la France, 15 minutes de différence avec l’Inde. Histoire d’oublier la main mise qu’exerce ce géant voisin sur le Népal ?

Il y a énormément de bruits de klaxons dans les  rues. Comment décrire ça en mots ? C’est comme si le klaxon permettait d’exprimer la pensée des conducteurs. Voici un petit lexique :
« Je veux passer » = un coup de klaxon. « Pourquoi tu fais demi-tour au milieu d’une voie à sens unique ? » = un coup de klaxon. « Je suis en train de te dépasser alors que tu es en train de dépasser une autre voiture » = un coup de klaxon. « Cher piéton, tu marches au milieu de l’autoroute et je vais t’écraser dans 3 secondes » = un coup de klaxon.

Comme n’importe où, le logo de Coca-Cola est présent sur tous les édifices créés par l’homme.

En bas d’un poteau électrique, un bouton On/Off qui pendouillait. Je n’ai pas osé vérifier s’il fonctionnait. Je n’y connais rien en réseaux électriques, donc j’ai du mal à savoir si ceux du Népal sont très complexes, ou très  fragiles.

Je n’ai pas retenu le nom de chaque divinité hindouiste. Il faut dire qu’il y en a plus de trente... Euh, trente mille… Euh, trente millions. Voilà, il y en a plus de trente millions. Moi, j’ai retenu les trois principales. Brahma, le créateur ; Vishnu, l’ordonnateur ; Shiva, le destructeur – car on ne construit rien tant qu’on n’a pas détruit. (Je vous laisse réfléchir là-dessus.)

Les conducteurs  de mobylettes ont toujours un casque. Leur(s) passager(s) jamais.

Une colline en haut de laquelle plusieurs groupes de jeunes font la fête, au son des derniers tubes de chanteurs locaux. Je n’ai reconnu que Jennifer Lopez, Usher et Lil’Jon.

Physiquement, c’est impossible de définir le faciès type d’un Népalais. Certains ressemblent à des Indiens, d’autres à des Chinois, d’autres à des Thaïlandais, d’autres à des Mongols, etc. Ce petit pays serait le creuset de l’Asie ?

On croise en permanence des croix gammées et des étoiles juives. Réminiscences de guerre ? Pas vraiment, ce sont simplement des symboles de chance (pour les premières) et de l’éducation (pour les secondes).

Les Népalais sont gentils et serviables. Si vous leur demandez votre chemin, ils vous indiqueront une direction. Même s’ils ne connaissent pas l’endroit où vous voulez aller.

Il n’y a pas de serrures aux portes, que des cadenas.

Dans mes préjugés, un monastère tibétain était d’une sobriété extrême, l’épure à l’état pur. Et bien pas du tout : à l’extérieur et à l’intérieur, c’est une avalanche de formes et de couleurs que l’on découvre. Mais tout disparait quand une cérémonie commence, tant l’effet hypnotique des tambours, cymbales, cornes et mantras fonctionne. 

C’est rigolo  de voir à quel point des jeunes moines bouddhistes peuvent être exactement aussi dissipés que de jeunes écoliers français. La difficulté de rester concentré semble universelle…

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